Rendez-vous au Petit Palais le 26 septembre 2018. Une exposition unique organisée en collaboration avec la Tate Britain lève le voile sur l’histoire peu connue de l’exil d’artistes français à Londres de 1870 à 1904.
Une combinaison de plusieurs évènements a contribué à ce départ
Outre-Manche. La guerre franco-allemande sévit à Paris, la chute du
Second Empire et l’Insurrection de la Commune de Paris en 1871 obligent entre autres, Pissarro, Monet, Sisley, à se réfugier au Royaume-Uni.
A ce contexte politique instable, s’ajoute un désastre économique.
Ce n’est vraiment pas de gaieté de coeur que ces artistes fuient la capitale. Rien de comparable avec nos 2H15 d’Eurostar ! Charles Daubigny témoigne de la situation : « Après seize heures de traversée et cinq heures de
chemin de fer, me voici à Londres où j’étrenne un brouillard exceptionnel ». Le peintre François Bonvin s’inquiète à son arrivée : « Diable ! ce n’est pas gai, on m’avait prévenu mais pas assez ! » .
Le décor est planté, le travail manque à Paris. A l’inverse, l’Empire
Britannique est au sommet de sa puissance et devient l’Eldorado pour ces artistes car le marché de l’Art est très porteur. Une communauté française y est déjà présente : Jean-Baptiste Carpeaux, James Tissot, Charles Daubigny. Alphonse Legros et Dalou vont s’y révéler en enseignant leur art.
Claude Monet : Le Parlement de Londres
L’implantation de la dernière vague composée de Pissarro, Monet, Sisley peine à convaincre le public anglais malgré le soutien des premiers arrivés et l’aide précieuse du collectionneur francophile Paul Durand-Ruel.
Le visiteur de l‘exposition s’embarque pour une traversée épique doublée de témoignages sonores retraçant l’exil de ces artistes. Les peintres s’adaptent aux goûts de l’Angleterre victorienne.
Londres devient source d’Inspiration et ce nouveau climat intéresse les artistes comme un défi. Sisley se focalise sur la Tamise, Monet expérimente le fameux « fog » qui lui inspire les toiles sur le Parlement, Pissarro affirme son goût pour la ruralité, les étables de « Hampton Court » ou les usines de « Kew Green ». C’est Derain qui clôt le mouvement en 1904 avec des toiles comme « Charing Cross » ou « Big Ben ».
L’exil, sujet éternel et tellement d’actualité… l’Angleterre s’est offerte en terre d’accueil et a permis à ces peintres en difficulté
d’exprimer leur Art nous laissant en héritage des chefs d’oeuvre intemporels. • LF