Vous voyez le raccourci, le thème de la prochaine soirée des adhérents sera les Guinguettes. Alors, une p’tite gigue sur leurs traces?

L’origine du mot guinguette viendrait du guinguet, petit vin aigrelet et bon marché produit par les vignerons d’Ile de France. D’abord un débit de boisson puis un lieu où l’on mange et où l’on danse, les guinguettes naissent au XVIIème siècle hors les murs de Paris (les Grands Boulevards), échappant ainsi à l’octroi. Montrouge, Bercy, Belleville sont alors des villages champêtres. Au cours du XIXème siècle, les guinguettes se déplacent le long de la Seine et de la Marne, l’urbanisation des villages, le déplacement de l’octroi au delà du périphérique actuel mais aussi la mode du rowing venue d’Angleterre attire les canotiers. Le développement des moyens de transport, en particulier du train permet aux Parisiens de gagner les lieux de promenade. Les tenues  endimanchées deviennent de rigueur et suivent l’augmentation du niveau de vie, avec entre autres le port du canotier : il faut voir et être vu.

Pierre Auguste Renoir : Déjeuner sur l’eau

A la fin du XIXème siècle, l’immigration italienne introduit l’accordéon, avec les Auvergnats ils feront naître le bal musette.
En 1906, la loi sur le repos hebdomadaire le dimanche permet à une population plus importante de s’échapper vers une campagne proche, le caractère champêtre est déterminant. Les bords de Marne deviennent alors des lieux familiers et appréciés.
On pouvait compter jusqu’à 200 guinguettes. Tous les rangs de la société se mêlent, on vient guincher chez Gégène à
Joinville-le-Pont, chez l’élégant Convert, jusqu’aux plus petites gargotes. On se restaure de friture à l’ombre des tonnelles et pergolas, on se promène au bord de l’eau, on canote sur la rivière.
L’âge d’or des guinguettes prend fin dans les années soixante, la voiture emmène les Parisiens vers des contrées plus lointaines et le yéyé supplante la java. A partir des années 90 les guinguettes ré-ouvrent leurs volets et sont à nouveau en vogue.
Ce qui reste dans notre mémoire collective, ce sont les peintures de Renoir, la chanson « le petit vin blanc » et le film « La Belle Équipe » témoins d’un temps passé, pas forcement meilleur mais plus insouciant.
Venez nombreux le 23 mars pour aller guincher (tous en coeur) chez J H… h… e…. • JPC